Alors que j’achetais une
barquette de fraises au Palais du Fruit (Halles centrales de Rennes),
j’avisais, niché près de la balance et non loin des agrumes, une barquette de
citrons caviar.
Chaque agrume a la forme d’une
cosse de pois de petite taille et à l’écorce brune. Me sont revenus les
dithyrambes lus au hasard de mon vagabondage sur Internet: ce fruit australien
(mais je crois qu’on en cultive aussi en Californie) est réputé sur les tables
étoilées, notamment pour donner du peps et une jolie acidité aux entremets.
Ok ce caviar végétal ne doit pas
seulement son petit nom aux petites graines vertes qu’il renferme : il est
aussi rare et (donc) précieux et (donc) cher (158 euros le kilo aux Halles). Ca
m’a un peu refroidie (c’est le prix d’une belle chemise, mine de rien !).
Mais après je me suis dit que j’avais déjà de belles chemises et que je n’avais
jamais goûté au citron caviar (et puis le maraîcher était mignon).
Alors j’ai demandé le poids d’un
petit citron (je ne suis pas très douée pour évaluer le prix au kilo ramené à
un petit fruit…) : moins de 2 euros l’un, l’occasion était trop belle pour
ne pas repartir avec l’objet de
convoitise (et l’assurance que le maraîcher se languissait de mon verdict).
Dans ma cuisine, j’avais de quoi
préparer une petite crème avec des fraises sur laquelle j’aurais semé quelques
grains de citron caviar. Mais pour une première, j’ai eu envie de l’associer à
des quartiers de fraises au naturel (en vrai j’étais trop pressée pour attendre
qu’une crème prenne).
J’ai donc entaillé délicatement
l’agrume à la pointe du couteau, pour le déshabiller et découvrir une chair
incroyable : de minuscules perles de citron caviar (un petit fruit
contient environ 2 cuillers à café de caviar), d’un vert phosphorescent, assez
dures et qui explosent sous la dent comme le caviar d’esturgeon (dans une autre
vie je n’étais pas végétarienne) mais avec un goût tout différent, évidemment. C’est très frais, acidulé, entre le
pamplemousse et le lime, proche du yuzu, avec une note florale tout à fait
surprenante. Et cette texture ! Ce n’est pas un jus qui gicle de ces
perles, on a plutôt l’impression de goûter une larme de zeste (quel lyrisme !).
C’est puissant et subtile à la fois, divin ! (snob snob SNOB - - - je me demande si les chemises suscitées
sont à la hauteur de mes véléités gourmettes -_-).
Et avec les fraises ? Ce
dessert est devenu, en une cuiller, le plus simple et le plus raffiné apprécié
depuis… Depuis… L’invention de la culture raisonnée de la Sojade vanille ? ;)
Le fondant des fraises bien sucrées et juteuses est magnifié par le citron
caviar qui rehausse leur goût ; citron dont la saveur incroyable a une
très belle longueur en bouche.
Bref, je pense que je ne boirai plus
que du citron caviar pressé le jour où je n’aurai plus à économiser chaque mois
pour m’acheter Tsugi et des Twibio (j’ai des priorités dans la vie - - - et les
belles chemises, c’était une blague).
3 commentaires:
Je vois, je vois! On retient un tout petit point de mon article (ma nullité en maths)(je suppose que cette tare t'avait échappé, comme je ne suis pas la dernière pour faire des razzia aux soldes) et on ne reconnaît pas que je me suis livrée à une expérience de l'extrême en goûtant à quelque chose de rare et d'étrange au péril de ma vie! Je suis un peu triste. ^^
J'en ai déjà entendu parler de ce citron caviar, dans un reportage télé si je me souviens bien...
Je trouve qu'il présente super bien dans les plats et peut vraiment ajouter une touche de "super classe" dans les plats !
Bises :)
vous pourrez vous procurez du citron caviar 100% australien sur le site lecomptoirducitroncaviar.com
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